29/05/2014
Sommet d'où jeter son pinceau ( fragment III )
Au début
L’homme faisait rire
Et sourire la terre où il semait
Au début
L’homme faisait danser
Le tango à la mer des bateaux
Au début
L’homme faisait porter
Le chant par l’air et par le feu
Autour du corps de la femme
Rappelle-toi
Ce n’est pas tellement loin
Nous l’avons promis
Ça durera autant qu’il le faut
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23/05/2014
Sommet d'où jeter son pinceau ( fragment II )
Utagawa Hiroshige série les « Cinquante-trois relais du Tôkaidô » (Tôkaidô gojûsan tsugi) 1833-1834 43e station : Yokkaichi-juku
Je sens en moi
Le vieil arbre solitaire
Au milieu d’un parc abandonné
Je n’ai cesse
D’ébranler l’azur endeuillé que
Secouent ma sève
Et une fièvre de feuilles prêtes à
Tout quitter pour
Savoir
Malgré vents manouches pluies
Souvent menteuses
Mais surtout tant de pendus dont
Le foutre en pure perte
Tombe à terre
Avec son odeur d’algues d’océan
Et d’écume inutile
Tandis que la foudre
Brûle ce que nuit ni soleil
N’ont pu donner sans le reprendre
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07/05/2014
Sommet d'où jeter son pinceau ( fragment I )
48e relais : « Sakanoshita »« Le sommet d'où l'on jette son pinceau » (Fudesute mine)
Si tu t’adresses à quelqu’un
N’oublie pas jamais
Que tu parles
À un mourant
À quelqu’un qui est en train
De mourir
Et s’il répond
Que c’est la mort qui te parle
À toi qui vas mourir
Ne l’oublie pas
Tout est affaire d’ultimatum
Que ta voix s’apaise s’épuise
Puis passe au poème
Qui se tient
Au plus près du silence dont
La ruine est comme
De l’eau
Qui retomberait sur une autre
Avant de gonfler
Un nuage
Et d’arroser les terres du bas
La voix retourne
Toujours aux racines ici d’un
Arbre et là de l’herbe
Ici d’une pierre et là de vents
Levés plus hauts que
Les bronches
Où les bruissements de l’âme
Tannent une surface
Désertique
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05/05/2014
les Dits du Tavernicole
Si tout le papier qui a servi à faire des livres
retournait aux forêts d'où on les a tirés et
qu'ils racontent ensuite aux vents
tout ce qu'ils savent...
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