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le Grand Bazar

 



Ici, au fil du temps, des phrases happées au vol des nuits 

 

oOoOo

 

 

le 22 septembre 


La solitude est un retour de manivelle de la liberté.

L'image de la solitude est une boîte à lettres où nichent des oiseaux.

L'être et le béant ; l'être et le bêlant ; l'être et le brelan ; naître et le néant ; etc...


le 21 septembre 

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Les tables de la Loi n'ont jamais eu besoin de nappes.

Les religions révélées sont des idées reçues.

Yahvé est un bon placement au Monopoly.

Homme libre toujours tu chériras l'enfer.


le 20 septembre 


On pardonne tout, sauf à ses parents.

La mort serait une tempête dans un verre vide.

Des siècles encore et encore, pour savoir ce qu'on sait déjà sans le savoir.

Le chant du coq ne remplace pas l’œuf.


le 19 septembre 


Les grands airs d'opéra sont des pompes à mélo.

Le cannibale aime tomber sur un os.

Qui trop en trains, embrasse à quai.

Jusqu'à l'automobile, les moineaux ont cru en Dieu à cause du crottin.


le 18 septembre 

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Les papes ont rarement travaillé en usine.

La télévision a tout compris de la poésie : elle n'en parle pas.

Pour blanchir de l'argent, il suffit de le réduire en cendres.

Il ne faut pas chercher des écrous dans la tête.

Il faut toujours des petites proies chez soi.


le 17 septembre 

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                                                                                                                     "néologisme(s)"   photocollage  jlmi  2013


Je n'aime pas qu'on mène la musique à la baguette.

Je suis contre la peine de mort même naturelle.

J'en veux à tous les morts : c'est trop facile.

"Je t'aime" doit rester un néologisme.


le 16 septembre 

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                                                                                                    "trou noir & fontaines blanches"   photocollage jlmi 2013


Le féminin serait-il de l'ordre du trou noir, et le masculin, des fontaines blanches ?

L'amour exige un grand besoin d'ignorance.

Le sexe sans la tendresse, c'est un désert sans la soif.

Comme tu défais son lit, elle découche.

 


le 15 septembre

 

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                                                                                                                      " le temps-bélier"  photocollage jlmi 2013

Le temps n'enfonce que des portes ouvertes.

Le temps repasse les mauvais plis de la mémoire.

L'absurde est un péage sur l'autoroute du rêve.

Curieusement, on ne rêve pas en couleurs, à peine si on colorise.


le 14 septembre

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... le temps perdu etc ... mais ...                                                                                             photocollage jlmi 2013


Le cœur ne tient jamais le juste milieu.

Le septième ciel exige d'avoir un pied-à-terre.

Poètes, ne prenez jamais la plume pour vous gratter la tête.

La jeunesse s'en va, mais pas la vieillesse.

Un petit peu d'encre suffit pour brouiller l'au-delà.


le 13 septembre 

... une reprise en douceur ...

Les parfums sont la pierre de Rosette de la mémoire.

Le destin est un simple courant d'air qui fait claquer les portes.

Les mots sont les caméléons de ce qu'on croit un moment.

Pourquoi au spectacle se gifle-t-on les mains ?

 

***

le 27 avril


Si tu demandes sa main, ne t'étonne pas qu'on te donne le tout.

N'écrivez jamais de poèmes sur du papier couché.

Qui veut régner sur la mort doit d'abord régler le temps. 


le 25 avril 


Adam et Eve n'étaient pas nombrilistes ! 

L'orgasme est un superbe tableau pour lequel on ne trouve pas de mur.

Jamais deux sans toi.


le 24 avril 


Les mots ne pourrons jamais épuiser ce qu'il y a dans une seconde.

Ni le vent ni le poème ne peuvent marcher à reculons.

Les politiciens devraient passer de l'oreillette à l'oreille.


le 23 avril 


Si les femmes se mettent à exister, comment ferons-nous pour les rêver ?

Un malade est un mort qui a peur d'arriver en retard.

Il faut cent fois sur le sommier remettre son ouvrage.


le 19 avril 


Les rides sont les portées musicales de l'âme.

La vieillesse prend souvent la forme d'une sorte de longue gueule de bois.

Ecrire, non pas pour être lu mais relu.


le 17 avril 


Garder la tête froide expose aux rhumes de cerveau.

De plus en plus l'homme est improbable.

Ce qui fait rire n'est ps forcément drôle.


le 11 avril 


"Je t'aime" doit rester un néologisme.

A faire l'amour on rate son train-train.

Le sexe est le décor de cinéma de l'âme.


le 9 avril 


La langue de bois est celle dont on fait les cercueils. 

Une "huile" finit toujours par raconter des salades sociales.

Les médias sont une sorte de transit intestinal collectif et forcé.


le 7 avril 


Il n'y a que les langues mortes pour bien parler de l'éternité.

L'assurance-vie est une publicité mensongère.

L'enfant ne paraît qu'à compte d'auteurs.


le 6 avril 


Le talent connaît la route ; le génie les raccourcis.

Sans se priver de rien, pouvoir se passer de tout.

Quand on n'a rien à dire, il faut tenir parole.


le 5 avril 


L'insolence est l'acné juvénile de la colère.

On court de plus en plus vite pourarriver nulle part.

Besoin : désir qui veut toujours avoir raison.


le 2 avril


Le mystère s'éclaire d'un mystère plus obscur.

Peut-on se retrouver dans une salle des pas perdus ?

Le travail de l'artiste peintre est de dé-peindre.


le 1er avril 

Le code pénal tire sa source du code pénis.

Hauts les coeurs ! Haut le coeur ! Faudrait savoir...

Les voyantes et les putes se font payer après ; les prophètes, avant.


le 29 mars  


Le seul crime que dieu nous impute, c'est d'y croire.

Tout abandon de liberté est une trahison de l'être.

Le point d'interrogation est un cercle inquiet.


le 27 mars 


Il se pique d'intelligence, mais ça a l'air de lui faire mal.

Les splendeurs de l'orgasme ne rachètent pas les longueurs du néant.

La soie et la pensée ne se repassent pas.


le 23 mars 


Freud : l'analyse est un examen d'inconscience.

L'arbre qui donne le papier nous fait aussi cadeau de l'écriture.

Le misanthrope devrait soigner son verbe solitaire.


le 22 mars 


J'aime marcher sur des cordes, mais les espadrilles me suffisent.

Cirer les pompes n'a jamais guéri les cors.

Je suis un "in-intellectuel" ; Oui ! Comme il a dû y penser !


le 21 mars 


Rien ne peut troubler l'harmonie universelle. Elle n'existe pas.

Ceux qui observent ''les espaces infinis'' n'ont jamais les yeux tristes.

J'observe les petites choses ; les grandes ne sont que des conséquences.


le 20 mars 

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Han Shan par Yen Hui aka Yuang, 1280-1368 Chine


Tags dans le métro ; Han Shan lui non plus ne s'occupait pas de son oeuvre en gravant sur des troncs.

Les parcs sont interdits au public quand la lune prend son bain.

Le monde tient à une goutte de rosée sur une toile d'araignée.

Si je compte ma vie en papillons, je suis très vieux.


La pluie a effacé l'adresse ; le facteur a dit : tenez, c'est pour vous.


le 22 février 


Il ne s'est rien passé aujourd'hui : qu'on remette ce temps sur mon compte.

Le bruit et la musique sont en ménage, mais qui porte la culotte ?

Un, deux, puis beaucoup ; qui a besoin d'en savoir plus ?


le 15 février


Warhol a donné Lady Gaga ; Mozart, Fellini.

La nudité est le luxe du beau, mais le beau se réserve pour le luxe de l'invisible.

L'aquarelle : juste un coup de pince eau.


Si Dieu est mort, il est mort de honte ou de rire.

La mort est un voyage immobile qui nous ramène à notre point de départ.

Il pensait au suicide mais une mouche est venue se poser sur son nez.


le 7 février 


L'aube fait de la nuit une guérison dangereuse.

La vitesse de la lumière n'est qu'un clin d'oeil de l'univers.

La lune est tout sauf cet endroit où nous avons crû poser les pieds.


le 3 février 


Soudain les deux oursins sombres de tes seins.

Petites lèvres pour une petite mort.

La robe roulée avec les draps ; les cris avec les râles, et le ciel avec les fenêtres.

 

le 1er février 


Savon plus rapide que la main, et ainsi du poème.

Le mendiant m'a donné sa honte ; ça valait bien quelques sous.

Depuis l'aube j'écris à ma table ; puis je sors, et la table me suit.


le 29 janvier 


Dans les cimetières, les morts font la planche.

Pourquoi se battre ? Qui gagne, perd quelque chose ; qui perd, gagne quelque chose.

Solitude, nouilles à l'eau et fin de mois difficile ; poème léger !


le 25 janvier 


L'histoire commence quand le petit Poucet n'a plus de cailmoux dans ses poches.

Ta chambre de bonne quatre à quatre, puis deux à deux.

Il neige du silence sur les traces de la voix.


le 24 janvier 


Pour écrire un poème, un petit carnet vaut mieux qu'un grand cahier.

Poème, comme les écluses : une porte ouverte et l'autre close, tour à tour.

Les mots sont des moutons comme les autres.


le 22 janvier 


Pour les fourmis, à la pétanque, il pleut des planètes et même des galaxies.

Nuit étoilée à la campagne ; comme on se sent pauvre de retour en ville !

Et soudain brusque envol de chauve-souris dans la grotte du coeur.


le 20 janvier 


Il travaille comme le bois : dès qu'on l'arrose.

Vaches et toujours des mouches autour des yeux ! Est-ce ainsi que les hommes lisent ?

Solitude et nuit noire aux fenêtres ; alors prendre une flûte et jouer sans souffler.


le 18 janvier


Je déteste devoir de l'argent autant que d'en avoir.

Dans le métro, on peut déjà voir la tête qu'ils auront sous terre.

Petit nuage qui suit sagement le troupeau d'éléphants devant lui.


le 15 janvier 


Comment dormir quand la lune miaule à la fenêtre ?

Il n'y a que le vent pour relire les vieux journaux.

Le temps est immobile ; c'est nous qui passons.


le 14 janvier 


Les civilisations massacrent les "sauvages"parce qu'ils sont la preuve que l'on peut vivre sans elles.

L'âge prolonge le temps : déjà rien que pour nouer ses lacets de chaussures.

L'éternité, il ne faut y croire qu'à moitié.


le 12 janvier 


Pour connaître le vertige de l'amour, certains se contentent de faire tourner un tabouret de bar.

Ne vivez pas près d'un poète : ils confondent souvent érection et inspiration.

La sagesse vient quand personne ne vous écoute plus.


le 11 janvier


Les peintres fauves vivaient à couteaux tirés.

Faire fortune en dormant ! Oui, mais avec qui ?

On s'est trompé : la statue de la Liberté brandit un goupillon !


le 10 janvier 


Le poème c'est comme ces gares que l'on construit avant de poser des rails.

C'est avec l'écriture que les hommes ont appris à enterrer leurs morts.

La mort fait des cauchemars chaque fois qu'on fait l'amour.


le 09 janvier 2013 


La poussière a besoin de repos avant de tourner la page.

Ce qui m'inquiète ? Plus rien ! Sauf peut-être cette absence d'inquiètude.

Il y a des choses qu'on fait les yeux fermés, mais comment savoir quoi ?


le 24 décembre


Pour aimer vraiment il ne faut croire en rien.

Dieu n'a rien créé puisque c'était déjà fait.

Dieu ne peut pas exister, sinon il ne serait pas Dieu.


le 23 décembre 


Pour voir la montagne, ne grimpez pas dessus.

" A la lumière de... " ne veut pas dire que l'on y voit mieux.

Une cause entendue est rarement écoutée.


le 22 décembre 


Parmi les étoiles qui bougent tout le temps, il est bon de s'arrêter un moment pour respirer.

L'arc-en-ciel a les deux pieds sur l'horizon.

Je t'écris cette lettre, avec une tache ; c'est cette tache qu'il faut lire.



le 21 décembre

La barbe des prophètes est toujours postiche.


le 19 décembre


Entre l'oiseau et moi, la fenêtre ; si j'ouvre, il s'enfuit.

Parler pour ne rien dire est plus difficile qu'il n'y paraît.

On règne par l'absence plus que par la présence.

 

le 18 décembre


Ne rendez jamais l'âme : elle est à vous.

L'enfer : chaud devant et froid derrière.

La vérité n'en est pas à un mensonge près.


le 17 décembre   


L'humour noir est une vérité qui tire à blanc.

Les canons ne seront servis qu'au bar.

C'est une petite pluie fine qui se promène en string.


le 16 décembre 


On n'écrit bien que ce qu'il y a entre les mots.

Les horloges de la mairie et du clocher ne parlent pas de la même chose.

Les livres parlent moins vite que la vie, mais ils durent plus longtemps.



le 15 décembre


Malgré le sel, les poissons de mer n'ont jamais soif ; malgré la mort, les hommes...

Ça manque terriblement d'oiseaux dans les sapins de Noël.

La lune est-elle le monocle de la nuit ou seulement son oeil de verre ?


le 14 décembre


Le drame cherche une aiguille dans une botte de foin.

La tragédie trouve l'aiguille dans la botte de foin.

La comédie la remet dans la botte de foin et la remue.


le 12 décembre


Dans les gares, ceux qui n'attendent aucun train sont de plus en plus nombreux.

Pour promener la lune il suffit d'un saut d'eau.

La voix, comme les fenêtres, s'ouvrent d'abord vers l'intérieur ; puis, comme les volets, vers l'extérieur.


le 8 décembre 


C'est se croire bien grand que de se croire tout seul.

C'est par temps calme que se produisent les plus grands naufrages.

Si l'eau a de la mémoire, l'alcool a des rêves.


le 4 décembre 


Le visible & l'invisible : le premier est pour l'oeil, l'autre pour le regard.

Le matin, les oiseaux ont toujours l'air de rammasser des miettes d'étoiles.

Cela fait des millénaires que le jongleur de lune casse des assiettes.

Quand le temps aura tué tout le monde, il ne lui restera plus que le suicide.


le 1 er décembre 


L'éternité voudrait qu'on prenne sa vessie pour notre lanterne.

L'éternité a poussé trop de gens à mourir.

Et si c'était moi qui suivait mon ombre ?


le 28 novembre 


Le poème est une cathédrale qui s'en tiendrait aux ruines.

Le haïku est le minimaître du poème.

La poésie c'est les circonstances autour de l'essentiel mais il n'y a pas d'essentiel



le 27 novembre  


Lumière toujours pressée de se jeter dans ce qui ne la regarde pas.

La lumière est à l'ombre ce que le plumeau est à la poussière.


le 23 novembre 

En son temps, le péché originel était encore original.

Les pierres étaient polies avant les hommes.

Le temps est le maître éclusier des paupières. 


le 21 novembre 


Les mots qu'on écrit sont des cris qui ont besoin de silence.

La prose va au bout ; la poésie au début.

La sagesse ne peut servir de frein à main qu'à une voiture à l'arrêt.


le 20 novembre


Le silence ne prend jamais de gants ; il tue à mains nues.

La neige apporte le silence ; les cheveux blancs aussi.

Tant qu'un écrivain écrit pour lui seul, il a une chance de devenir celui de tous.


le 18 novembre 


Le septième jour, Dieu se reposa, puis il y eut les tondeuses à gazon.

Depuis qu'on va dans les étoiles, la Terre s'est mise à mourir.

Les forêts fossiles d'où nous tirons le pétrole tuent les oiseaux


le 16 novembre

 
La télévision passe des images de la lune pendant que la lune passe devant la fenêtre.


le 15 novembre


C'est idiot, j'ai oublié le chemin par où je suis venu au monde.

Je t'attendais depuis toujours sans savoir si tu aimais le chocolat chaud.

L'alcool n'a jamais résolu un problème ; a y bien réfléchir, le lait non plus.


le 14 novembre


Ils se sont mis à trois pour que les femmes ne s'en mêlent pas : le Père, le Fils et le Saint Esprit.

Et le corps du Dieu ressuscité est monté aux cieux avec les mouches qui l'entouraient.

Qui nous dit que Lazare ne s'est pas suicidé juste après ?


le 12 novembre


Il y a deux bouddhismes : celui du Bouddha et celui de la plupart des chats.

Il n'y a pas de silence dans les mots ; seulement de l'écho, et l'écho de cet écho jusqu'au vide.

Le poisson insomniaque compte les vagues.

le 11 novembre


Une année de la femme, une journée de l'enfance, une minute de silence !!!


Les jours de mélancolie ne téléphonez pas à l'horloge parlante.

Le cerveau ne ment jamais ; les perroquets non plus ; nous voilà bien !

Les mouches sont bien élévées : elles frappent à la vitre avant d'entrer.


 

le 28 octobre


Pour comprendre, il faut aller vers plus petit ; pour aimer vers plus grand.

Les parents sont des enfants comme les autres.

Il n'y a pas plus femme que la brume, et pas plus bête que le brouillard.

A partir d"un âge certain, n'hésitez pas à casser un miroir : sept ans, c'est toujours bon à prendre.


le 26 octobre 


La vérité est faite de mensonges que nous sommes prêts à accepter.

Naître saule ou cèdre ne fait rien à l'affaire, mais être tout saule ou tout cèdre...

Pour parler aux étoiles, mieux vaut se pencher vers le fond du puits.

La musique guérit de tout même de la mort.

Sagesse dis-tu : simplement les mouches ont changé d'âne.


le 23 octobre 


La philosophie ouvre grand un parapluie sans toile.

Le lit, la vaisselle, le repas et dehors la rosée qui s'impatiente.

Ne rasez pas les muses qui ont du poil sous les bras.


le 22 octobre


Dans n'importe quelle couleur, il y a le noir et le blanc du jour et de la nuit.

L'art devrait toujours être un vice de forme.

A voir les marchés, le Veau d'Art est toujours debout !


le 20 octobre


J'ai eu ce qu'il faut de femmes, aujourd'hui j'ai la femme qu'il me faut.

Les poissons n'ont pas de parapluie ; quand je pense à toi, moi non plus.

Elle fait une patience ; il fait un solitaire.

 

le 19 octobre 


L'encre de Chine invente l'ombre du vide. A l'ombre du bonsaï ! Cela me suffit.

Flic-flac dans les flaques avec mes grosses godasses de vieux gosse.

Dans la glace du lac coule le sang bleu des étoiles.


le 18 octobre


Les oiseaux chantent toujours la même chanson ; personne ne s'en plaint et le mystère demeure entier.

On se demande pourquoi on donne des ailes aux anges ; pour aller où, pour faire quoi, sinon comme des poules ?


le 14 octobre 


Tout vient à point à qui sait être tendre. 

Au Moyen-Âge "jardiner" voulait dire faire l'amour à la femme d'un autre.

Ce n'est pas d'être nues mais dénudées qui rend les femmes désirables.


le 12 octobre


Etonnez-vous du goût amer de vos nuits.

J'aime la mort des lampes : elles claquent et emportent la lumière.


le 11 octobre 


Depuis Internet nous avons droit à un "webstern".Tous les jours la terre mange, mâche et recrache le soleil.

Ceux qui parlent avec les mains finissent toujours par se mettre le doigt dans l'oeil.

Il faut arriver à rendre l'alcool aussi paresseux que possible.


le 10 octobre 


Le vingtième siècle nous a ramené la jungle ; le vingt et unième nous ramène au désert.

De petit chef on devient grand chef comme une chèvre qui serait montée sur un tas d'ordures.

La langue de bois est la seule avec laquelle on ne peut allumer aucun feu.


le 9 octobre 


La lumière électrique vient d'installer brutalement son désert dans la ville.

Le matin, la lumière semble "brancarder" les blessés de la nuit.

La lumière c'est de l'ombre qui aveugle.


le 8 octobre 


Ne pas confondre l'ordre des mots avec les mots d'ordre.

Mon identité n'est pas nationale, mais populaire, démocratique et laïque.

L'amour et les révolutions poussent mieux dans les rues à sens interdits.

 

le 7 octobre 


Je ne suis pas encore tout à fait prêt pour supporter le mépris qui entoure mes poèmes, mais je progresse.

Je suis poète. C'est dit. C'est moi qui le dis. Il le fallait. Je suis la pissotière de Duchamp.

Le poème est le chaînon manquant entre la musique et les nombres.

Poème, et c'est l'oeil du cyclone !

 

le 5 octobre


Dans la théorie de l'évolution, je pense que ce sont les plus faibles qui l'emportent ; d'abord parce qu'ils sont plus nombreux puis, parce qu'ils développent des stratégies de survie et enfin parce qu'ils n'ont pas le choix.


le 3 octobre

Il y a dans la poésie un rythme qui ferait trembler et menacerait d'effondrement les ponts les plus solides de la raison.

La vocation poétique vient souvent de la contemplation du vide sidéral d'une vie insignifiante.

En poésie comme en musique, il faut aussi jouer les fautes.


le 2 octobre 


Tout parle, hurle, fait vacarme, c'est pourquoi nous nous accordons un peu de cette surdité qu'on appelle silence.

Saviez-vous qu'on ne peut pas plier plus de sept fois une feuille de papier sur elle-même ?


le 30 septembre 


L'univers est une formidable course d'obstacle mais on ne voit pas la ligne d'arrivée.

Les étoiles éclairent le vide ; le néant, lui, se cache.

Dans certaines grottes, l'ombre est millénaire. Un seul rayon de lumière la détruirait


le 28 septembre


Avec ma mère, j'appris à reconnaître quand une femme est amoureuse, quand elle désire, et dans quel ordre... ou non.

A ma naissance, je serrais les poings ; en mourant je ne saurai toujours pas contre qui.


le 26 septembre


Les arbres, par grand vent, font un bruit de brouillon froissé, comme si on était au début de quelque chose depuis l'Eden.

C'est devant l'océan que l'homme se souvient d'avoir été un dieu. Une fois qu'il navigue, le doute s'installe.


le 25 septembre

Chez certains peuples, on n'écrit que dans la Maison des Morts. Vieille sagesse.

Les dieux que nous nous sommes donnés sont tous analphabètes. Vieille prudence.


le 23 septembre

Les artistes "inspirés" me gonflent !

En poésie vous avez droit à une leçon : la première mais c'est aussi la dernière.

Les hommes pissent debout ; les femmes non. Etudiez les conséquences.  ( Bac 2015 )


le 21 septembre


Ceux qui ont mis des chaises dans les églises ne croyaient pas en Dieu ; ce sont les mêmes qui éteignent la lumière avant de faire l'amour.

A Jérusalem il y a deux murs : un où l'on prie et l'autre où on tue.

La prose c'est du bouche à oreille ; la poésie, du bouche à bouche. Les artistes "inspirés" me gonflent !


le 19 septembre

Les dieux sont morts ; l'arbre dans lequel nous avons taillé nos violons, à quoi aura servi d'en faire des cercueils et des bûchers ?

L'union sacrée, c'est le Sacré Coeur de Montmartre sur le Sacré Cul de Pigalle.

Les artisans de la paix font des traités ; les artistes de la paix, de la prison.


le 18 septembre


La littérature n'a montré d'utilité qu'à nous faire retourner sur nous-mêmes pour ne pas voir ce qui se passe devant. 

Je nomme ceux que j'aime "choses inexplicables" (mirabilia). Ils ne m'appartiennent en rien ni pour un temps ; j'en use sans droit, sinon sans permission puisqu'il n'existe rien qui puisse remplacer le néant qui me réclame, comble la distance qui sépare les morts les uns des autres et qui détache les morts de la mort qui les confond dans une même absence insupportable.

Obstinément, nous nous obstinons à vivre pour nous convaincre d'exister.


le 17 septembre

Le remords occupe l'essentiel de nos plaisirs secrets et le centre du sacré, ainsi que les dieux impunis que nous leur consacrons pour nous donner de l'importance.

Les passions tuent sans nécessité, donnent un sens à ce qui s'en passe, une raison à ce qui n'en exige pas et une vie à ceux qui n'en espéraient plus autant.

Quand on a lu un poème on a lu beaucoup de livres.


le 16 septembre

Le journal, comme le jambon de Parme, se sert en tranches fines pour garder son bouquet.

Le 11 mai 1868, G.M.Hopkins note dans son journal, après avoir détruit tous ses poèmes : "Temps gris. Bel après-midi. Massacre des Innocents".

Eglise Sainte Élisabeth à Mons : pour fêter le Saint Esprit qui planait au plafond, on l'entoura d'un feu d'artifice... qui provoqua un incendie qui détruisit le temple tout entier.


le 15 septembre

L'avantage d'un journal qu'on commence sur le tard, c'est qu'on peut supposer qu'il ne sera pas long.

L'écriture d'un poème est semblable au saut à l'élastique : il faut bien mesurer le cordon par rapport au vide où l'on plonge.

La femme est le fond ; l'homme la surface ; partageant la même réalité, ils n'entretiennent pas le même rapport ni avec elle ni avec ce qui l'entoure.

Sous la couverture des paupières, les morts ont froid aux yeux.



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Écrit par wlam Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

ces lampes qui nous font des infarctus de lumière...wouaaaaah! j'emporte je garde j'admire en secret, je me le sors de la poche pour en boire un coup le dos tourné

Écrit par : anna jouy | 14/10/2012

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ces bribes de toi
éparses là
s'y plonger

Écrit par : Dusserre Bresson Brigitte | 03/05/2014

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