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les Dits du Tavernicole

 

Ici, au fil du temps, des phrases happées au vol des nuits 

 

 

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                                                                                                                                                  collage  jlmi  2013

 

 

 

 

 

 

 

13 avril

Le silence

est le fantôme en blanc

des obscurités du cri.

 

11 avril

Le virtuel n'est pas l'invisible ;

c'est seulement le faux nez

du visible.

 

9 avril

Les libraires sont

peu ou prou

comme les maisons de passe,

 

sauf qu'on paie

avant de consommer.

 

7 avril

La poésie

est le mode d'emploi de quelque chose

encore à inventer

 

5 avril

En art, comme dans le reste,

le progrès n'a pas de sens,

sauf de faire croire à un avenir possible.

 

3 avril

Puisque le monde des images a pris la place des mots,

ils sont enfin libres :

on entendra enfin ce qu'ils disent et taisent

en se montrant.

 

29 mars

Le temps n'a pas de profondeur ;

il n'est que surface et

frémissement de la surface.

 

27 mars

Les cendres du jour

que le soleil rassemble le soir

tombent dans l'urne jamais pleine

de l'espace.

 

25 mars

Les phares sont

comme les mouches de nos coquettes

sur le visage de la mer,

ou la pointe du fleuret

qui joue avec la nuit des vagues

 

23 mars

On parle des fleurs sauvages ;

les autres seraient donc domestiques !

 

22 mars

Dès le début, l'écriture c'était déjà des clous !

 

21 mars

Lorsqu'on écrit, est-ce qu'on augmente la réalité ?

Est-ce qu'on supprime des possibles ?

 

Depuis Homère, on se répète,

on décline les façons de faire et de défaire le nœud du récit ;

on décline, je vous dis !

 

19 mars

la tonsure de la lune,

dans la tête penchée

pour l'office des ténèbres.

 

15 mars

Souvenez-vous qu'en ramant,

vous ne soulevez pas la mer

 

13 mars

Fais la fête ! Réjouis-toi

jusqu'à ce que tu rejoignes

le pays qui aime le silence

 

11 mars

On peut tomber plus facilement

amoureux d'un rouge de Rothko

que de la Joconde.

 

9 mars

J'ai connu deux poètes qui puaient :

Yves Martin et André Laude,

mais qu'ils sentaient bon la poésie,

le parfum du génie

 

7 mars

Les dieux que nous avons inventés

n'aiment pas la vie ;

ils sont jaloux de la mort.

 

5 mars

Tout monte, grimpe : l'herbe,

l'arbre et le reste... puis

retombe brûlé par l'incendie

 

3 mars

Brume devant la maison

Debout je bois le thé

qui fume dans la tasse.

 

1 mars

La neige est neige

La rose est rose

Mais la rose dans la neige

c'est autre chose

 

27 février

Sentier la nuit

les pas du promeneur pas

plus lourds que la lune.

 

25 février

Le vent souffle

Le vent s'essouffle

Il prépare quelque chose

 

23 février

Le maître répond

en enfonçant des portes ouvertes

et puis non...

 

21 février

Réveil. Arôme café. Horreurs

diverses à la radio

Devant, la mer sourde et bleue.

 

19 février

Elle ne va plus au jardin

l'infirmier laisse la porte

entrouverte.

 

17 février

L'odeur des sardines grillées

quand on a faim

quel livre peut lutter contre ça !

 

15 février

Il n'y a que le sexe & l'art

qui puissent nous faire deviner

notre part invisible.

 

13 février

La poussière n'est pas regardante

elle accepte de promener

tout le monde.

 

11 février

Je n'aime pas savoir

que tant de fréquences polluent

le ciel et mon silence

 

Rien ne restera : ni étoiles, ni l'homme ;

sauf la nuit du néant.

Ce n'est pas rien !

 

9 février

Le vent rebrousse le poils

du chat : hiver

les oies marchent sur le vent

 

7 février

2012 ! Concert classique

des musiciens de 40 ans

jouent pour un public de 60 !

 

Concert de rock :

des musiciens de 60 ans

jouent pour un public de 40 !

 

 4 février

L'odeur inédite du métro

serait-elle celle

des cercueils fermés

 

Visage détendu des morts

alors que commence

l'assaut généralisé

 

31 janvier 

Hiver sans soleil

je frotte et fais briller

ma vieille casserole de cuivre

 

Il a plu

toute la journée

et j'ai pensé aux poissons rouges

 

Les livres comme les chats ont 7 vies

et la dernière on ne la voit pas !

 

17 janvier 

J'ai accroché mon hamac

dans l'entrepont de la nuit

Roulis dans les étoiles

 

C'est un très jeune caillou

Il y a un poème dedans

Patience !

 

L'éclipse de soleil fut

superbe à voir

Certains regardent leur montre

 

13 janvier

 

Moineau

devant l'énorme mer

et c'est la mer qui recule

 

Le cri de la mouette

nous prévient, derrière l'horizon

il n'y a que l'horizon

 

10 janvier


Ta voix

traverse les océans,

après j'écoute la tonalité

 

Le vent

et les oiseaux : soudain

ils ne sont plus là

 

9 janvier



Dans le ruisseau 

j'ai marché sur la lune

légers étaient les pas de mon ombre

 

Les maîtres du monde

ni l'herbe, ni les montagnes

ne s'en préoccupent

 

 

7 janvier


La naissance & la mort

sont deux miroirs qui se font face

pour donner l'illusion de l'infini

 

6 janvier


Chaque petit matin, mystère 

mais le chant de l'oiseau rassure

 

Je suis monté dans le train

La mouche aussi : nous regardons

passer les choses sans odeurs

 

Au bout du doigt

qui montre la lune

s'est posée une coccinelle

 

24 décembre

 

L'homme est un singe

que l'idée de dieu a rendu fou

 

Je n'ai pas pu mettre de mots sur l'amour ;

juste de l'amour sur les mots

 

A force d'entasser bleu sur bleu

la nuit devient noire

 

22 décembre 


La lumière fait son ménage

avant de sortir

je refais mon lit au carré

 

Trop de monde

chez le médecin des pauvres

je préfère lire au bistrot

 

''Le ciel est bâché'' dit-elle

il va pleuvoir

le libraire rentre ses bacs

 

20 décembre

 

Fenêtres allumées

dans les grandes tours de la ville

Autant de haïkus

 

Indifférente aux richesses

matérielles, un jour la lune

est pleine, et l'autre pas.

 

L'image des enfants morts

est dans la télé

Après, tu la mets où la télé ?

 


15 décembre

 

L’œil du chat, la robe

d'un cheval, l'aile de la cigale

effacent la vulgarité de l'époque

 

Un homme qui voudrait

garder sa cuillère et rien

d'autre serait encore trop riche

 

Devant la mer

où rien n'est étroit

je n'ai plus de problèmes

 

 

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Écrit par wlam Lien permanent | Commentaires (0)

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