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29/06/2013

Ezra Loomis Pound

Ezra tomb3.jpg
                                                                                             photocollage  jlmi  2013

 


La barge

Des pompes funèbres

La large gondole

Municipale

Du service des pauvres

Emportait Ezra

Pound

 

Quelques uns

Sur les quais de venise

Encore pâle

Se signaient

Sans savoir

Qui passait là

Et levaient distraitement

Leurs chapeaux

 

De la gare centrale

Au Lido

Et de la Dogana

A l’arsenal

Le grand canal gris

Avait noué

Sa cravate de deuil

Sous le ciel

En dentelle des balcons

...

Et noir anthracite

(comme chez Faber &

Faber la toile

Du recueil des Cantos)

Glissait

Sur l’onde glabre

Le cercueil de Loomis

Le poète

Dont le chant sera l’os

A moelle

Des poèmes modernes

 

Parmi le clapotis de l’eau

Contre la pierre

Du ciel

Et des palais aux volets

Clos

Sur les fêtes d’hier

Et la musique de Vivaldi

...

Pas de pleureuses prises

Dans la plèbe

Se griffant le visage

Et les cheveux en bataille

Ni de tocsins

Aux lentes volées

De corbeaux sur la ville

 

Pour le cadavre du barde

Américain

A la crinière de lion battu

Et de Pégase

En plein vol banni

Pour ses erreurs fascistes

A Rome et lu

Comme on reste stupéfait

Par un feu

D’artifice de génie encore

Jamais vu

 

Ainsi s’en allait-il presque

Anonyme

Le géant hirsute

Ainsi s’en allait-il presque

Seul

Et l’eau derrière lui

Refermait

Son manteau 

Sur le crime

De ses chroniques

Et le mensonge de sa folie

Ainsi allait-il pestiféré mais

Poète avant tout

Vers où

La faute n’aurait une place

Qu’en second

 

fragments du poème publié chez l'Âge d'Homme en 2006



 

09:19 Publié dans blog | Lien permanent | Commentaires (0)

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